Strasbourg, le 25 septembre 2007

Rapport Thomsen / Energies renouvelables

Alors que nous sommes de plus en plus confrontés aux conséquences du changement climatique et que les ressources énergétiques conventionnelles s’épuisent, accroissant de ce fait, la dépendance de l’UE aux importations, le Parlement européen a exhorté la Commission européenne à créer un cadre législatif adéquat pour le développement des sources d’énergies renouvelables.

On doit soutenir l’engagement pris par l’Union européenne, d’atteindre, d’ici 2020, un objectif ambitieux de 20% d’énergies renouvelables dans la part totale d’énergie consommée en Europe. Les avantages que l’Europe peut tirer des énergies renouvelables ne consistent pas uniquement en une réduction des émissions de CO2. L’Union européenne pourra ainsi produire elle-même son énergie, réduire sa dépendance aux importations et contribuer à la création d’emplois et à la croissance en Europe.

Toutefois, selon l’eurodéputée socialiste française Bernadette Bourzai, contre-rapporteure dans la commission du développement régional sur la proposition de feuille de route européenne pour l’énergie renouvelable, « il faut veiller au développement de toutes les énergies renouvelables dans une perspective durable et en fonction, bien sûr, des capacités des Etats membres et aussi modifier nos modes de consommation et l’efficacité énergétique de nos constructions afin de réaliser des économies d’énergie. »

Bernadette Bourzai regrette que la directive sur l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables « aboutisse à la mise en place de centrales de production de biomasse, de grande échelle et sans cogénération, qui ne sont pas performantes au plan énergétique et risquent de déstabiliser complètement le marché du bois d’industrie et du bois énergie dans certaines régions« .

Par exemple dans sa région, le Limousin, il existe des projets incohérents de centrales de production d’électricité à partir de biomasse (Saillat, Moissannes, Meymac et Ussel) qui auront des conséquences négatives sur :

– l’environnement : avec un rendement énergétique de 30% puisqu’il n’y aura pas de cogénération (récupération de chaleur qui pourrait chauffer jusqu’à 20 000 logements par centrale), « la majeure partie de l’énergie partira… en fumée ! »

– l’économie : leurs besoins d’approvisionnements énormes de 450 000 tonnes de bois par an étant disproportionnés avec ce que peut fournir la région conduiront à augmenter les prix de marché des produits connexes du bois, mettant en difficultés les entreprises et les communes qui en ont besoin, et donc les emplois et empêchant tout nouveau projet de développement de la filière bois énergie.

Bernadette Bourzai est donc satisfaite que le Parlement européen, par son vote aujourd’hui, demande qu’une proposition sur les secteurs du chauffage et de la réfrigération soit au cœur de la future directive cadre sur les énergies renouvelables.

Enfin, selon Bernadette Bourzai, il serait souhaitable que les États membres, les autorités régionales et locales veillent à ce que le grand public et les acteurs socio-économiques soient clairement informés des aspects technologiques et pratiques de la production d’électricité photovoltaïque, de l’utilisation des agro-carburants, de la biomasse, de l’éolien et de la géothermie, ainsi que des incitations financières proposés aux différents niveaux de responsabilité.

Pour Catherine Trautmann, vice-Présidente de la commission parlementaire de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, il faut que l’énergie reste accessible à tous. « L’introduction des énergies renouvelables ne doit pas entraîner de hausse des prix, qui empêcherait certains consommateurs d’avoir accès au chauffage ou à l’électricité. Il faut donc être prêt à soutenir les groupes particulièrement vulnérables de la société. »