Hier soir, le Conseil est parvenu à un accord sur le mandat donné à la Commission européenne pour les négociations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis. La délégation socialiste française a exprimé sa satisfaction de voir préservée l’exception culturelle. « Il s’agit de la reconnaissance du positionnement exprimé par le Parlement européen le 23 mai dernier, et je remercie tout particulièrement Nicole Bricq d’avoir tenu bon », déclare Catherine Trautmann.

Mais cette dernière se déclare « particulièrement choquée par les propos de Karel De Gucht, qui déclare qu’il discutera audiovisuel avec les Etats-Unis ». « En tant que Commissaire il devrait respecter la démocratie et le droit : le Parlement européen d’abord, puis les membres du Conseil, ont exigé l’exclusion de la culture des négociations. De quel droit, avec quelle légitimité, peut-il ainsi revenir à la charge ? Je demande expressément à José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, de le rappeler à l’ordre : de telles paroles sont inacceptables », insiste la présidente de la délégation socialiste française.

« Dans les rangs les plus libre-échangistes en Europe, on entend des critiques de la position française. C’est surprenant quand, dans le même temps, ces mêmes voix restent silencieuses lorsque les Etats-Unis exigent l’exclusion des services financiers… Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Naïveté, ou trahison des intérêts européens ? », interroge l’eurodéputée.

« Heureusement, le Parlement européen comme plusieurs Etats membres, et au premier rang la France, resteront vigilants : les négociateurs de la Commission auront braqué sur eux un PRISM démocratique ! », conclut Catherine Trautmann.