Monsieur le Président,

Madame la Commissaire,

Chers collègues,

Je tiens tout d’abord à condamner de la manière la plus ferme le coup d’Etat porté contre le gouvernement du Président José Manuel Zelaya au Honduras. Sa détention arbitraire et son expulsion du pays violent l’ordre constitutionnel, qui doit être rétabli au plus vite. La prise de pouvoir militaire, qui a conduit à l’auto-proclamation de M. Roberto Micheletti comme nouveau Président, rappelle les périodes les plus sombres de l’histoire de l’Amérique centrale. Cette atteinte à la démocratie est inacceptable.

Je salue donc la décision de l’OEA de suspendre la participation du Honduras à l’organisation, ainsi que la médiation du Président Oscar Arias pour aider à la recherche d’une solution.

Je reste par contre très préoccupé des relations commerciales qu’entretient l’Union avec ce pays.

Depuis plusieurs mois, un accord d’association de « nouvelle génération » est négocié par la Commission européenne avec l’Amérique centrale. Suite au coup d’Etat, les réunions prévues la semaine dernière ont été annulées, et je m’en félicite. Mais la Commission est-elle déterminée à suspendre les négociations jusqu’à la normalisation de la situation politique et institutionnelle au Honduras ? C’est ce que je demande, avec mon groupe politique, et j’aimerais entendre la Commission sur ce point. Il serait inacceptable de laisser un Président non démocratiquement élu engager le peuple hondurien sur un accord aux si lourdes conséquences.

Autre question que je souhaite évoquer : celle du SPG+, dont bénéficie le Honduras. Plusieurs organisations de la société civile ont alerté sur les détentions arbitraires et les violations des droits de l’Homme depuis le coup d’Etat, notamment concernant les libertés de mouvement, d’association et d’expression. La Commission européenne doit être très ferme sur ce sujet : le SPG+ est un incitatif, dont le bénéfice est conditionné par des engagements clairs. Les témoignages sont plus que suffisants pour mettre en doute le respect de ces engagements par l’Etat hondurien du Président autoproclamé. Je demande donc à la Commission d’engager une enquête sur la possibilité de retirer temporairement les préférences accordées au Honduras au titre du SPG+.