Jean-Paul Denanot, rapporteur pour avis de la commission de l’agriculture et du développement rural. – Madame la Présidente, l’Europe affronte de multiples crises qui nécessiteraient effectivement aujourd’hui de plus en plus de moyens communautaires pour les gérer.
Le Conseil et les États membres doivent entendre ce que dit le Parlement: il y a urgence à s’engager résolument dans une nouvelle voie budgétaire où l’Union serait dotée de ressources propres, provenant par exemple des transactions financières. Il y a urgence à se donner les marges de manœuvre financières en rapport avec les enjeux du moment: le changement climatique, la transition énergétique, l’avènement de la société du numérique, la relance industrielle, l’emploi des jeunes, la crise des réfugiés, l’instabilité géopolitique au Moyen-Orient et, bien sûr, l’agriculture, dossier pour lequel j’ai été rapporteur du budget.
L’Europe peut beaucoup; ce projet politique a fait ses preuves; aujourd’hui, il est en panne, car il est soumis, effectivement, à des vents contraires. Comment peut-on imaginer, d’un côté, une rigueur budgétaire et proposer, de l’autre, beaucoup d’investissements? Je crois qu’il y a là une contradiction, il faut que l’Europe lève cette contradiction, il faut donner de l’air au budget européen.