Isabelle Thomas (S&D). Monsieur le Président, Madame et Monsieur les Commissaires, chers collègues, je souhaiterais m’associer aux félicitations exprimées aux négociateurs, particulièrement à mes collègues parlementaires qui ont parfois bataillé contre la rigidité du Conseil et, plus surprenant, une certaine hostilité, au départ, de la Commission.

 

Ce fonds d’investissement, nous l’avons rêvé, nous l’avons fait et nous allons le voter! J’espère que chacun reconnaît aujourd’hui la valeur ajoutée des avancées obtenues par le Parlement, par exemple sur le budget. Si les budgets de la recherche et des infrastructures de transport ont regagné 1 milliard sur les 6 milliards de coupe initiale, il reste que le choix de provisionner le Fonds sur ces programmes les fragilise. Une utilisation supérieure des marges aurait été moins contreproductive et ce débat confirme une nouvelle fois le handicap d’un budget européen sous-dimensionné. Je veux également insister sur l’importance des précisions que nous avons apportées afin de garantir une réelle additionnalité: investir là où ni la BEI ni les Fonds structurels ne peuvent le faire, investir dans des projets qui répondent à l’exigence de transition énergétique et de création d’emplois, et je me réjouis des lignes directrices et du scoreboard qui guideront les priorités d’investissement.

 

Je voudrais également souligner les clarifications obtenues quant au cofinancement des États membres et des banques publiques d’investissement vis-à-vis du pacte de stabilité. Ces one-off measures pourront être exclues du calcul du déficit afin de desserrer l’étau de l’austérité.

 

Mais ce que nous votons aujourd’hui n’est qu’une étape. Nous n’octroyons un blanc-seing ni à la BEI, ni à la Commission. Que les chercheurs, les universités, les régions soient assurés que nous poursuivrons, lors de la procédure budgétaire annuelle, nos efforts pour préserver les financements d’Horizon 2020 et du CEF, grâce à tous les leviers, Madame Georgieva, et même les marges.

 

Si nous, socialistes et démocrates, avons tant insisté sur les questions de gouvernance et de contrôle démocratique, c’est que nous considérons le Parlement comme la vigie de l’utilisation du budget. Nous défendrons les investissements qui serviront les objectifs de création d’emplois et de croissance durable.