Aujourd’hui Mme Loiseau a donné une interview au Parisien pour défendre sa vision de l’Europe sociale.
Les eurodéputés socialistes et radicaux dénoncent une nouvelle fois l’hypocrisie des membres de LREM, leur discours, en décalage total avec leurs actes.
Nous en voulons pour preuve les différents votes de M. Arthuis, eurodéputé En Marche, au Parlement européen. Ce dernier a par exemple voté contre un rapport visant à lutter contre le dumping social et pour la convergence sociale en Europe.
Pour rappel, ce rapport proposait un seuil de 60% du salaire moyen national pour fixer au sein des États membres le salaire minimum. Il proposait aussi d’étendre la responsabilité sur toutes les entreprises de la chaîne de sous-traitance, de permettre aux autorités compétentes de suspendre la prestation de services en cas de sérieuses violations de la législation relative au détachement des travailleurs. Il demandait également une liste noire des entreprises responsables de graves violations de la législation sociale du travail. Et la révision de la directive sur le détachement, que nous avons obtenue.
Plus récemment, dans les négociations sur la directive sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la France a agi pour empêcher des congés maternité, paternité et parental harmonisés par le haut.
Toujours dans cette interview, Mme Loiseau s’attribue la victoire sur la révision de la directive détachement des travailleurs. Nous dénonçons ce qui n’est qu’un story telling. En juin 2017, Emmanuel Macron vient d’être élu. Le Conseil s’apprête à voter la révision de la directive détachement des travailleurs dans le sens que nous voulons. Pour nous, il est important de décider sans perdre de temps car la Bulgarie, qui allait prendre la présidence le 1er janvier 2018, veut renégocier le texte au détriment de l’Europe sociale. A la surprise générale, Emmanuel Macron fait savoir qu’il exige des garanties supplémentaires dans le texte. Il ré-ouvre les discussions entre Etats, prenant le risque de remettre en cause ce que nous avions obtenu dans la négociation et de dépasser la date fatidique du 1er janvier. Nous avons dû nous battre pour convaincre l’Élysée de revenir à la raison. En novembre 2017, le Président criera victoire, prétendra que des avancées ont été obtenues – en fait aucune en pratique – et acceptera un texte moins ambitieux que celui qu’il avait bloqué en fanfare en juin. Le Monde pouvait titrer : « Travailleurs détachés : première victoire européenne pour Emmanuel Macron ». Mais pour nous le succès médiatique ne remplacera jamais le fond.
Sur le paiement des cotisations sociales les plus généreuses entre le pays d’origine et le pays d’accueil, c’est le Parlement européen sous l’impulsion du groupe S&D qui est à l’offensive et le gouvernement français qui n’arrive pas à convaincre au Conseil.
Dans ses propositions pour une Europe sociale, Mme Loiseau propose une définition pour un salaire minimum, c’est louable, mais en réalité le calcul proposé le placerait… en dessous du seuil de pauvreté. Mme Loiseau montre là encore ce qu’est LREM : un beau discours paré des attributs du social, mais des actes et des propositions anti-sociales.