Isabelle Thomas, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, les efforts consentis par les pêcheurs européens sur les maquereaux pendant de nombreuses années peuvent être qualifiés d’exemplaires. Tant et si bien que, dès 2006, on a pu noter que les stocks de maquereaux retrouvaient des niveaux historiquement hauts.
Malheureusement, les fruits de ces efforts n’auront pas profité à ceux qui les ont consentis. Car, dès que la biomasse de cette espèce a commencé à grimper, nous avons assisté à une véritable ruée des pêcheurs islandais et féroïens sur les maquereaux. Les conséquences écologiques sur la biomasse, de même que la baisse des quotas européens, ne se sont pas fait attendre et la situation économique des pêcheurs de l’Union est aujourd’hui compromise.
Tout le secteur pélagique européen est concerné. En France, pas moins de 1 200 navires ciblent le maquereau ou le pêchent de manière accessoire. Probablement autant en Irlande et au Royaume-Uni. Parmi eux, beaucoup de pêcheurs artisans. Réduire les quotas de captures accessoires impactera fatalement toutes leurs captures avec une obligation imminente du débarquement des rejets qui rendra la situation extrêmement tendue.
Si l’Islande et les Îles Féroé persistent à ignorer l’état de la biomasse, les pêcheurs de l’Union deviendront la variable d’ajustement de l’atteinte du RMD auquel ils seront les seuls à contribuer.
Il ne s’agit donc plus de suivre la situation de près, Madame la Commissaire, ni de se contenter de communiquer. Il est urgent que les institutions européennes jouent leur rôle de régulateur et que ces comportements, irresponsables sur les plans écologique et économique, soient sanctionnés.
En premier lieu, ne peut-on envisager d’inscrire ces États sur la liste de ceux qui ne respectent pas la pêche durable? En second lieu, puisque nous avons des accords de pêche privilégiés avec ces acteurs, n’y a-t-il pas, ici, motif à les remettre en cause de manière globale?