Estelle Grelier (S&D). – Madame la Présidente, chers collègues, comme vous le savez, le programme européen d’aide aux plus démunis a été mis en place dans l’urgence lors de l’hiver exceptionnellement froid de 1986, puis institutionnalisé l’année suivante dans le cadre de la politique agricole commune.
Ce dispositif est devenu vital pour 13 millions d’Européens qui connaissent la grande précarité. Ce programme permet de soulager leur budget alimentaire par l’intermédiaire des distributions réalisées par les associations caritatives et les services sociaux. Cette aide représente seulement un coût d’un euro par Européen et par an. Avec la fédération des banques alimentaires, le secours populaire, la Croix–Rouge et les restos du cœur en France, je suis inquiète pour l’avenir de ce programme suite à la remise en cause par la Cour de justice européenne de son financement dans le cadre de la PAC.
Notre Assemblée a souvent souligné le caractère fondamental du droit à l’alimentation. Nos institutions ont fait de l’année 2010 l’Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Prendre prétexte d’ambiguïté juridique pour démanteler, comme cherchent à le faire certains États membres, un dispositif d’aide alimentaire qui a fait ses preuves serait désastreux pour les populations concernées mais aussi pour la crédibilité et l’image de l’Europe. C’est pourquoi, j’invite la Commission à prendre les mesures politiques nécessaires pour sécuriser, pérenniser et renforcer ce programme.