Estelle Grelier (S&D). Monsieur le Président, le débat sur les perspectives financières de l’Union européenne pose en fait celui du projet européen, de son contenu et de son ambition.

 

Le grand mérite de ce rapport est de viser à mobiliser les moyens budgétaires de l’Union en cohérence avec la stratégie Europe 2020 et à son service et, donc, de s’inscrire à l’opposé de la plupart des États membres qui en ont une vision étriquée.

 

Alors que les États membres résument l’Europe au montant de leur contribution, qu’ils veulent voir baisser, et à ses retours financiers, qu’ils souhaitent voir augmenter, ce rapport plaide en faveur de politiques communautaires intégrées fortes, s’agissant tant des politiques historiques que des nouvelles compétences confiées par le traité de Lisbonne.

 

Alors oui, ce rapport d’initiative du Parlement doit constituer le socle de la discussion à venir, même si, à mon sens, il pèche par excès de consensus et de prudence. Certes, un budget européen augmenté d’au moins 5 % c’est mieux que le sort que les États entendent réserver au budget 2012. Toutefois, la question cruciale, et vraisemblablement la pierre d’achoppement, sera de fixer le curseur à la hauteur des politiques qui sont décrites dans ce rapport.

 

Nous savons les méfaits des politiques d’austérité, leur impact sur l’emploi, la désespérance d’un nombre croissant de nos concitoyens et nous avons la responsabilité de financer des politiques contracycliques, notamment par une politique de cohésion forte, Monsieur Pieper, qui soutient les investissements publics et des emplois dans les territoires. Je voudrais souligner l’importance de la création d’une catégorie de régions intermédiaires pour une répartition des fonds structurels au plus près des réalités économiques et sociales des territoires.

 

Je conclurai en disant que nous devons parvenir à la taxation de la spéculation, qui est de nature à susciter une adhésion renforcée des citoyens à un projet européen mieux financé.