Estelle Grelier (S&D). – Monsieur le Président, le Conseil des ministres européens de l’agriculture a échoué à s’opposer à une diminution de 75 % de l’aide alimentaire européenne en faveur des plus démunis. 75 %!

 

Nous constatons tous, sur le terrain, que le blocage de ce dossier par une minorité d’États membres suscite un émoi, une incompréhension et une exaspération au sein de l’opinion publique, des associations caritatives et de leurs bénévoles et, bien entendu, des bénéficiaires. Cette situation porte atteinte à la crédibilité et à l’image de l’Union.

 

Les citoyens perçoivent que l’Europe consacre beaucoup d’énergie et de moyens à rassurer les marchés, comme en témoigne le discours de M. Barroso ce matin, et qu’elle se mobilise de moins en moins pour porter secours aux populations les plus durement touchées par la crise. Cela alimente un sentiment d’injustice et de défiance à l’égard des institutions européennes, potentiellement explosif sur le plan social et démocratique.

 

Notre assemblée a pris ses responsabilités, Monsieur le Commissaire – vous l’avez dit –, la Commission également. Que les États – y compris la France, dont les dirigeants pleurent des larmes de crocodiles sur ce dossier – se mettent d’accord. S’ils le veulent – vous l’avez dit, Monsieur le Commissaire, c’est une question de volonté politique – lundi, ce sujet est clos au Conseil des ministres de l’emploi et des affaires sociales. Il n’aurait jamais dû être ouvert par solidarité et respect pour les bénéficiaires.