Nous débattons aujourd’hui de l’égalité entre les hommes et les femmes, quinze ans après la quatrième conférence de Pékin, alors même que nous célébrons l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Je souhaite établir un lien entre les deux, tant il est vrai que les femmes demeurent les premières victimes de la précarité. En France, par exemple, elles représentent 80 % du travail à temps partiel, avec des emplois précaires et mal payés. Ce sont aussi les femmes qui, à 80 %, gagnent moins que le salaire minimum, pour au final toucher des retraites qui frôlent le revenu minimum d’existence. À cela s’ajoute le fait que l’écart moyen de rémunération entre les femmes et les hommes persiste à un niveau très élevé.

L’égalité entre les femmes et les hommes reste donc pour partie de l’ordre du théorique, et les femmes, qui demeurent par ailleurs confrontées à une grande partie des charges familiales, doivent parfois travailler avec des horaires découpés, auprès d’employeurs multiples, pour au final gagner moins que les hommes.

C’est pourquoi nous devons absolument nous doter de politiques publiques ciblant précisément ces inégalités, tant sur le marché du travail qu’au niveau domestique, ainsi que de systèmes de sécurité sociale qui répondent activement aux besoins des femmes. Sans de telles mesures, les objectifs de Pékin risquent bien de rester de simples discours aux objectifs trop utopiques.