Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, avec mes collègues, je veux m’associer à l’expression d’une voix forte pour contribuer à mettre fin à ces tortures que sont les mutilations génitales.
Les discussions qui auront lieu dans le cadre de l’ONU ne doivent cependant pas nous faire oublier ce qui se passe dans nos États membres et nous devons les rappeler à leurs obligations. C’est ainsi que je m’attacherai à un aspect particulier, complémentaire à ceux qui ont été abordés par mes collègues. On estime que 500 000 femmes et filles vivant en Europe souffrent à vie des conséquences des mutilations génitales et que 180 000 d’entre elles sont à risque chaque année.
Les mutilations génitales sont reconnues comme des persécutions liées à l’âge et au sexe et, sur la base des développements jurisprudentiels récents, il est établi qu’une fille ou qu’une femme demandant l’asile parce qu’elle a subi ou est susceptible de subir une mutilation génitale peut être éligible au statut de réfugiée en vertu de la convention de 1951.
Or, certains États membres européens ont parfois une interprétation disons restrictive des motifs de demande d’asile. Les États membres doivent pourtant assumer leurs responsabilités, car il n’est pas acceptable de maintenir une fragmentation dans les approches suivies par les uns et les autres. Nous devons tous nous retrouver dans ce combat pour empêcher ces actes de cruauté, pour empêcher qu’ils restent impunis et pour protéger enfin au mieux les victimes.