Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, le climat difficile dans lequel nous vivons actuellement est celui d’une Europe sous la pression d’une austérité aveugle, marquée par le délitement du lien social. Le racisme, la xénophobie et les crimes haineux trouvent ainsi un terreau fertile et propice à un essor inquiétant. Nos valeurs – celles de la démocratie, de la solidarité, de la tolérance – sont menacées.

Les discours de haine s’insinuent sans cesse au cœur de mouvements politiques traditionnels désinhibés et surfant sur les peurs des plus vulnérables pour en tirer des succès électoraux car, à côté d’un extrémisme violent, visible, nous devons répondre aussi à toutes les remarques, allusions, moqueries et autres phrases qui se diffusent insidieusement au quotidien, tout particulièrement, via les réseaux sociaux.

Si nous ne faisions pas évoluer notre connaissance et nos réactions face à ces phénomènes, nous laisserions s’installer une inertie coupable. Je regrette que Mme Weber qui, tout à l’heure, faisait allusion à la situation en France vis-à-vis des Roms soit partie, car j’aurais aimé élever son niveau de connaissance sur ce qui se passe actuellement en France vis-à-vis de cette communauté, parce que, manifestement, elle a raté un épisode.

En ce qui concerne les deux derniers outils qui doivent permettre de reconnaître ces discriminations, les victimes doivent pouvoir avoir accès à un système de plaintes en lequel elles aient confiance et qui doit déboucher sur des actions.

Enfin, j’en appelle aux États membres pour qu’ils débloquent la proposition de directive anti-discrimination et intensifient leurs efforts pour que nous puissions passer des mots aux actes car, si beaucoup a été fait, il reste beaucoup de vœux pieux à mettre en application.