Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, les préoccupations que suscite la situation de l’asile en Grèce ne sont pas nouvelles et d’importantes mesures, tant aux niveaux national qu’européen, ont déjà été prises pour tenter d’y répondre.

Ce sujet se pose toutefois aujourd’hui avec une acuité d’autant plus grande que vient d’être adopté en Grèce un amendement au décret présidentiel de 2010, lequel vise à regrouper et à arrêter les migrants en situation irrégulière et des demandeurs d’asile, notamment des personnes soupçonnées d’être porteuses de maladies infectieuses.

Ces mesures sont et seraient, à l’évidence, extrêmement préoccupantes, et ce à plusieurs égards. D’abord, parce qu’elles prennent spécifiquement pour cibles les personnes les plus vulnérables sur la base de critères discriminatoires, parce qu’elles ne font qu’exacerber les préjugés à l’égard des migrants et des demandeurs d’asile en Grèce et, enfin, parce qu’elles sont contraires aux obligations de la Grèce vis-à-vis de la détention des migrants en situation irrégulière et des personnes pouvant prétendre à une protection internationale. J’aimerais donc vous entendre à ce sujet si telle est la réalité.

Je reviens sur la situation qui dure depuis plus longtemps pour aborder d’autres questions car il nous faut contribuer à la poursuite d’un débat serein et objectif et disposer d’une meilleure visibilité des actions entreprises.

Vous avez abordé le problème des financements. Ma première question portera donc sur les actions qui ont été privilégiées jusqu’à présent, et celles qui le seront à l’avenir. J’aimerais ensuite que vous puissiez nous indiquer comment s’effectue, par exemple, l’identification des personnes qui ont besoin d’une protection internationale, qui ont besoin d’accès à la procédure, qui ont besoin d’examen des demandes et des conditions d’accueil afférentes, parce que la Grèce se voit poussée à remplir – cela a été mentionné, peut-être d’une autre manière, à l’instant – le rôle de gendarme de l’Europe.

Certes, il faut poursuivre les efforts pour aider cet État membre à faire face aux pressions migratoires difficiles à gérer, mais l’approche à privilégier doit être celle du droit international et européen, dans un esprit de confiance mutuelle entre les États.