Monsieur le Président,

il nous revient donc de clôturer ces débats de la soirée, et il est déjà tard. Je voudrais d’abord excuser le président de la commission de l’agriculture, Paolo De Castro, qui ne peut pas être parmi nous ce soir pour les raisons que vous savez. Comme d’autres membres de notre Parlement, il n’a pas pu quitter son pays pour venir participer à nos débats à Strasbourg.

La question qui nous occupe est posée par la crise que traverse de manière globale le secteur agricole, tous secteurs confondus. On le sait aujourd’hui, il y a une crise, et surtout une chute des prix et des revenus agricoles, qui touche les productions de céréales, qui touche aussi les productions animales, que ce soit le porc ou les bovins, qui touche également – et je le dis au nom de Paolo De Castro – les producteurs d’huile d’olive, et qui touche et a touché de manière extrêmement sévère les producteurs et le secteur du lait.

Face à cette crise et à cette chute des prix, il va de soi que la commission de l’agriculture du Parlement européen souhaite s’adresser à la Commission afin de savoir, pour l’avenir et dans l’immédiat, comment on peut sortir de cette crise, et surtout quelles peuvent être les mesures qui pourraient être adoptées dans les mois qui viennent pour aider les agriculteurs, et pour faire en sorte que les marchés agricoles soient moins volatils.

La première question que je voudrais poser au commissaire concerne plus spécifiquement la crise du lait: où en sont les mesures qui avaient été adoptées par le Parlement et le Conseil à propos de cette crise du lait et, en particulier, qu’en est-il de la mise en application du fameux fonds laitier de 300 millions d’euros, qui avait été voté? C’est une première question, parce que je pense que, dès lors que l’on prend des décisions législatives, il faut savoir ensuite comment elles sont appliquées.

Je le disais, toutes les productions, aujourd’hui, sont touchées par une chute des prix et une crise profonde des marchés. Cela nous amène à une question, et à chercher des réponses sur ce qu’on peut appeler la régulation des marchés et la manière dont on peut limiter cette fameuse volatilité des prix.

Quand les prix sont à la hausse, personne ne s’en plaint. Les agriculteurs les premiers ne s’en plaignent pas. Ce sont les consommateurs qui, eux, craignent les hausses de prix agricoles, qui limitent leur pouvoir d’achat et ont des conséquences sur la capacité des consommateurs européens à acheter des produits agricoles.

Lorsque les prix sont bas, et lorsqu’ils chutent de manière durable, c’est à ce moment-là les producteurs qui se trouvent pénalisés dans leurs revenus, et surtout, ce qui est plus grave pour l’agriculture européenne, dans leurs capacités à investir et à préparer l’avenir. L’agriculture est une industrie lourde; les investissements sont importants et le retour sur un investissement est long. On a besoin de stabiliser les prix.

Monsieur le Commissaire, la question de la commission de l’agriculture et de son président, Paolo De Castro, comporte deux points.

Le premier: vous avez annoncé un certain nombre de mesures, avant la fin de l’année, sur le lait. C’est important. Pouvez-vous nous en donner quelques éléments? Deuxième question: au-delà du lait, il y a, sur l’ensemble des marchés, des mesures spécifiques à prendre.

Enfin, la question que nous voulions vous poser, c’est de savoir comment, à moyen terme, la Commission envisage d’anticiper ces crises, d’éviter ces crises et ces chutes de prix. Par quel mécanisme de régulation des marchés peut-on limiter à la fois les hausses brutales et, surtout, les baisses brutales des prix? Comment la Commission travaille-t-elle aujourd’hui et comment envisage-t-elle cette question?

Voilà les trois éléments que je voulais évoquer: le fonds laitier, les perspectives sur la crise laitière et, plus globalement, la manière dont la Commission entend traiter cette question de la volatilité des prix et de la chute des prix.