Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, merci d’être ici. Au fond, l’examen du rapport annuel de la Banque centrale est aussi le moment de faire le point sur l’équilibre du policy mix européen et c’est bien le sens du débat qui vient de s’engager.

Monsieur le Président, vous avez dit combien cette politique non conventionnelle de la Banque centrale avait permis de soutenir l’activité de l’Union et, vous le savez, ce Parlement, avec le rapport de M. Tremosa i Balcells, soutient le maintien de cette activité non conventionnelle de votre banque afin de soutenir à la fois la demande et le retour de l’inflation en Europe. Mais, pour autant, y compris sur le volet monétaire, on voit bien qu’un certain nombre de choses doivent encore être examinées et améliorées.

D’abord, la question des prêts non productifs. À un moment, je pense qu’il faudra se poser la question de savoir si, au-delà du travail fait par les superviseurs, nous avons besoin ou non d’un cadre de réflexion ou d’action européen.

S’agissant de ma deuxième interrogation, vous avez à nouveau évoqué les surcapacités, les besoins de rationalité ou les insuffisances en termes de profitabilité dans le secteur bancaire. C’est une piste sur laquelle vous insistez maintenant régulièrement et sur laquelle il faudra que l’on revienne.

Enfin, vous avez mentionné la question de l’union bancaire. Nous voudrions vous demander de ne pas perdre confiance et de continuer à plaider à nos côtés en faveur de cet EDIS (système européen de garantie des dépôts), mais aussi en faveur du final backstop du deuxième pilier car, sinon, nous savons bien que les pas considérables qui ont été faits seront fragilisés.

Il y a un élément dans le contexte international que vous n’avez pas évoqué – donc je le fais volontiers –, qui est la question de l’élection de Donald Trump aux États-Unis et de l’impact que cela aura en termes d’évolution des taux d’intérêt. Je suis sûre que votre institution s’y prépare, mais il faut aussi que, du côté européen, nous ayons une visibilité sur la façon dont cela impactera ou non l’économie européenne.

À côté de vous – vous le dites toujours – vous avez besoin que les gouvernements fassent le travail. C’est en ce sens que nous soutenons une des propositions que vous faisiez aussi dans le rapport des cinq présidents en faveur d’un budget de la zone euro. Là aussi, nous avons besoin que vous gardiez votre force de conviction pour aller de l’avant.