Pervenche Berès, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, ce rapport nous permet de faire l’évaluation des recommandations spécifiques de l’année 2013. Que constate-t-on? C’est qu’à nouveau, dans ces recommandations spécifiques par pays, un des problèmes clés du fonctionnement de la zone euro, qui est la question des interdépendances entre la question économique et la question sociale, entre les États membres, ne peut pas être traitée de cette manière-là. Nous constatons aussi que beaucoup de ces recommandations sont très prescriptives. Je pense en particulier à certaines recommandations sur la réforme des retraites, un domaine où nous savons pourtant que dans chaque État membre, le dialogue social doit être au cœur de la capacité de ces États à réformer leurs dispositifs.

Je constate aussi que, pour la première fois, et nous nous en félicitons, des recommandations ont été formulées en matière de lutte contre la pauvreté. En revanche, en ce qui concerne la situation des femmes sur certains marchés du travail, il y a eu manifestement une censure. Nous le regrettons, car il est malhonnête d’examiner la situation de l’emploi dans tel ou tel État membre sans regarder aussi ce qui se passe du point de vue de la situation des femmes.

Nous avons aussi rendez-vous avec la Commission européenne pour lui dire comment nous envisageons l’examen annuel de la croissance qu’elle doit nous proposer pour l’année prochaine. Dans ce cadre-là, nous l’invitons d’abord à tenir compte de ces interdépendances, à tirer toutes les leçons de la procédure de déséquilibre macroéconomique, et aussi à faire en sorte que, même si ce domaine relève de la subsidiarité, les questions fiscales, qui doivent permettre de rééquilibrer la fiscalité entre le capital et le travail, soient aussi au cœur des propositions.