Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le président, Monsieur le Commissaire, voilà trois débats qui s’enchaînent dans notre ordre du jour dans lesquels vous vous trouvez au cœur de la discussion.

Certains de ces débats, vous les avez menés avec le commissaire Andor, ce qui est juste, car il s’agit de parler de politique industrielle, de politique également au cœur des emplois des Européens.

Il manque néanmoins un acteur dans votre débat, c’est le commissaire Barnier. Car nous voyons bien que, derrière de nombreuses stratégies qui sont à l’œuvre, ce sont des stratégies de financiarisation de l’économie qui conduisent à détricoter le tissu industriel de nos territoires, et c’est aussi bien le maillon qu’il vous faudra tricoter, si vous me permettez l’expression. Je vous remercie donc d’avoir pris l’initiative de ce groupe de travail qui rentre dans une chaîne logique entre le raisonnement sur les matières premières et celui sur l’industrie automobile. Il faut effectivement une stratégie globale, qui intègre à la fois la question de la recherche et du développement, la question de la qualité et des emplois.

Je suis toujours frappée de voir combien les Européens ont été mobilisés et choqués à l’idée qu’ils pourraient ne plus maîtriser l’accès aux terres rares comme si c’était une question stratégique – un peu à l’image de ce que les Américains ont parfois fait –; que, lorsqu’on envisage la question de la sidérurgie, pour les Européens, elle ne serait pas considérée comme tout aussi stratégique pour nos économies. Nous laissons M. Mittal se comporter simplement comme un financier et, contrairement à tout ce que nous avons appris dans nos livres d’économie, plutôt que de créer de la valeur ajoutée, il cherche à remonter la chaîne de la valeur ajoutée en déstabilisant et en détruisant des unités de production sur les sites d’Europe pour aller acheter des mines, où il peut mieux organiser la spéculation.