Liem Hoang Ngoc (S&D). – Madame la Présidente, chers collègues, ce rapport fait trois propositions importantes. Premièrement, il attire l’attention sur l’urgence de la mise en œuvre d’eurobills afin de faciliter le roulement de la dette et de dégager des marges de manœuvre. Deuxièmement, le rapport considère les propositions faites dans le livre vert de la Commission concernant la garantie que les États doivent apporter aux euro-obligations. Le rapport suggère, en annexe, que cette garantie doit être conjointe et solidaire, comme celle que les États accordent au budget communautaire.

Ces deux propositions représentent une avancée importante. Une troisième proposition fait débat. Le rapport envisage, en effet, la création d’un Fonds d’amortissement de la dette. J’aurais souhaité que la durée de cet amortissement soit plus réaliste, c’est-à-dire plus longue, car la durée proposée condamne les États à vingt-cinq ans d’austérité. Autre critique: ce fonds a pour vocation d’amortir la dette accumulée au-delà d’un volume jugé optimal. Le chiffre de référence de 60 % du PIB doit faire l’objet d’un débat rigoureux et dépassionné, car, en économie, la dette des uns, c’est l’épargne des autres.

Le débat se poursuit donc, et ce rapport, dont je souhaite l’adoption à une large majorité, est une étape. Certains persistent, malheureusement, à nier l’urgence des euro-obligations, d’autres persistent à craindre le laxisme des États qui, pourtant, mettent en œuvre la plus grande cure d’austérité jamais vue dans le monde. Il reste donc à convaincre ces sceptiques que les euro-obligations peuvent être un formidable instrument pour mobiliser l’épargne et pour financer la solidarité et la croissance.