Liem Hoang Ngoc (S&D). – Monsieur le Président, mes chers collègues, l’Europe est à la croisée des chemins: ou bien elle sort du piège de l’austérité et réalise un saut vers la démocratie, ou bien les peuples finiront par la détester. Il faut agir vite. Le Président du Conseil a remis sa feuille de route, la Commission a rédigé son blue print, François Hollande vient d’en appeler à la mise en œuvre d’un véritable gouvernement économique. Le Parlement européen doit prendre part à ce processus. Il n’a malheureusement pas été consulté pour Chypre et ne peut rien faire face à la troïka.

Mes chers collègues, un gouvernement sans parlement, n’est-ce pas le propre d’une dictature? Le Parlement l’a rappelé dans le rapport Thyssen. Il doit être présent à toutes les étapes du semestre européen, du débat sur l’AGS au contrôle des recommandations spécifiques par pays.

Il doit être au cœur du contrôle du futur budget de la zone euro. C’est pourquoi la contractualisation bilatérale entre la Commission et les États doit absolument être rejetée. Elle revient à généraliser dans toute l’Union la méthode d’une troïka qui s’est trompée sur toute la ligne. La troïka n’est pas une expérience à imiter, c’est une aberration à supprimer.

Enfin, face au renforcement du gouvernement de la zone euro, le Parlement doit se doter de sa propre structure « zone euro » pour faire face aux États qui ne manquent jamais de faire prévaloir leurs intérêts particuliers sur l’intérêt général du citoyen européen.

Mes chers collègues, la démocratie doit être au cœur de l’Union économique et monétaire. Nous devons construire une Europe des citoyens, pas une Europe des contrats!