Liem Hoang Ngoc (S&D). – Madame la Présidente, je voudrais saluer le travail du rapporteur et celui des différents rapporteurs fictifs, qui ont fait preuve d’un état d’esprit particulièrement constructif. Ce n’était, donc, pas si tendu que vous l’imaginez, Monsieur le Commissaire. Les efforts importants réalisés, de part et d’autre, ont porté leurs fruits et le Parlement est, désormais, en mesure d’adopter ce rapport à une large majorité.
Ce compromis constitue un progrès notable dans le débat sur les politiques budgétaires. Le rapport propose des solutions équilibrées, qui se démarquent du dogme de l’austérité, qui a fait tant de dégâts en Europe depuis le déclenchement de la crise. Il envisage pragmatiquement des solutions permettant de concilier croissance et désendettement, un pragmatisme qui a tant fait défaut à l’Europe depuis 2009.
Trois idées-force sont présentes dans ce rapport. Première idée: la reprise passe aussi par l’investissement public productif et nécessite de laisser jouer les stabilisateurs automatiques, par exemple, les systèmes nationaux de retraite. C’est un point crucial, car, sans croissance, il ne peut y avoir de consolidation budgétaire.
Deuxième idée-force: le rapport demande à la Commission de publier les hypothèses utilisées dans les estimations du multiplicateur et du déficit structurel des États membres. Si les récentes réévaluations du multiplicateur, par le FMI, s’avéraient exactes, une stratégie de consolidation centrée sur les coupes budgétaires pourrait plonger durablement l’Europe dans la récession.
C’est pourquoi, troisième idée-force, le rapport soutient qu’une réforme fiscale, visant à accroître les recettes, peut tout aussi bien constituer un volet important des politiques de consolidation.
Mes chers collègues, alors que le FMI a, récemment, admis ses erreurs dans le calcul de l’impact de l’austérité, il serait regrettable que la Commission reste, seule, sur des positions dogmatiques, remises en cause chaque jour, par la réalité économique et sociale de l’Europe.
Nous souhaitons, donc, que ce rapport puisse inspirer les travaux de la Commission ainsi que les délibérations du Conseil.