Jean-Paul Denanot (S&D). — Monsieur le Président, chers collègues, la crise des paiements est une crise récurrente qui appelle aujourd’hui une réponse politique avant d’aborder les questions techniques.
Certains voudraient profiter d’ailleurs de cette situation pour tuer l’idée même de budget communautaire. En effet, ne pas fixer un niveau suffisant pour les crédits de paiement, c’est envoyer un message négatif pour les Fonds structurels et pour la planification pluriannuelle. C’est pourquoi j’insiste sur le fait qu’il faut régler la question au plan politique. Nous sommes nombreux, pendant la campagne électorale, à avoir fait de la pédagogie sur l’utilité d’investir sur les territoires et la nécessité aussi de sortir les investissements d’avenir des critères de convergence. En effet, on ne pourra pas faire de relance de l’emploi sans politique de grands travaux, notamment d’infrastructures. Les Fonds structurels ont cette vocation. Il faudra y ajouter un fonds d’infrastructures qui devra être largement revalorisé.
Je suis élu d’une circonscription rurale et agricole et l’utilisation du FEDER et du FEADER effectivement, associée à des politiques ambitieuses d’infrastructures permettent d’être doublement gagnant. Ils contribuent à la fois une activité immédiate mais préparent aussi l’avenir du mouvement et de l’attractivité pour nos régions.
Je comprends le point de vue des États qui ont des finances publiques exsangues et qui rechignent à rajouter au pot. C’est la raison pour laquelle je pense très sincèrement qu’il faut très rapidement travailler sur les questions des recettes nouvelles et des recettes, effectivement européennes — notamment la taxation sur les transactions financières –, qui permettront, demain, d’imaginer un nouveau budget, de nouvelles recettes, ces dernières permettant effectivement d’éviter cet écueil. Si nous continuons dans cet esprit, ce sera toujours la fuite en avant.