Monsieur le Président,

l’état de l’Union pour nous aujourd’hui, en France, ce sont les citoyens, ce sont les gens, et c’est aussi la rue qui gronde de leur mécontentement. Nos concitoyens européens vivent une crise de confiance sans précédent et ils ont décidé de marcher au rythme du refus, de l’exigence, mais aussi de l’espoir. En cause, une proposition de réforme ratée des retraites, mais pas seulement. C’est l’enjeu de vieillir dignement. C’est l’enjeu d’assurer une solidarité intergénérationnelle qui permette aux plus jeunes aujourd’hui de vivre également leur temps de travail, leur vie professionnelle, avec une retraite dont ils pourront bénéficier.

Sur ce même dossier, Monsieur le Président Barroso, la Commission a publié un livre vert sur la réforme des régimes de retraite qui a déclenché avant l’été une vague d’inquiétude du côté des syndicats. La proposition que vous avez faite d’augmenter l’âge de la retraite me paraît irréaliste. Il serait plus utile que la Commission indique comment faire pour que les travailleurs puissent conserver leur emploi jusqu’à l’âge légal de la retraite. J’aimerais entendre vos propositions comme j’aimerais entendre aussi des précisions sur ce que vous avez appelé la consolidation fiscale plutôt que la coordination économique de nos États membres, qui me paraît devoir être orientée sur la solidarité sociale.