Catherine Trautmann (S&D). – Monsieur le Président, Messieurs les Présidents, les vivats qui ont accompagné cet accord se sont déjà tus. Qui s’en étonnera? Le paquet n’apporte aucune réponse immédiate à la crise: pas de mutualisation de la dette par les obligations européennes – pourtant soutenues par M. Van Rompuy –, pas de renforcement du FESF ni de licence bancaire lui permettant de s’approvisionner auprès de la BCE, laquelle n’interviendra pas, s’agissant des dettes souveraines. Quid de la taxe sur les transactions financières, comme instrument de justice fiscale et ressource propre? Mais peut-être n’y-a-t-il plus urgence.

 

Après tout, M. Sarkozy, après avoir fait adopter deux plans de rigueur, au nom du maintien du triple A, a déclaré hier qu’une dégradation de cette note n’était pas si insurmontable. De qui se moque-t-on? À plus long terme, il s’agit d’un accord de la sanction et de la peur, qui mettra un peu plus la tête sous l’eau aux États, déjà en difficulté. Les politiques d’austérité décrétées par « Merkozy » sont en passe de faire replonger l’Europe dans la récession, et les Européens dans le chômage. Où est la solidarité? Où sont la croissance et l’emploi?

 

L’Europe n’est pas une Union pauvre, encore faut-il redynamiser son industrie, développer ses infrastructures et donner une perspective à sa jeunesse. Cela passe par des investissements qu’il faut permettre aux États et à l’Union de financer. Voilà ce qui justifie de reprendre ce traité. Et s’il fallait une autre décision, cela relève du court-circuit démocratique des parlements nationaux et du Parlement européen.

 

Comment peut-on expliquer qu’un futur candidat à l’élection présidentielle en France ne consulte ni les partis d’opposition, ni son parlement avant d’engager la signature de la France? Personne ne peut le comprendre ni l’accepter.