Les socialistes et démocrates membres de délégation de la commission des libertés publiques du Parlement Européen qui s’est rendue en Grèce cette semaine ont constaté les progrès de la Grèce dans la gestion des flux migratoires et des frontières. Mais il reste toutefois encore un long chemin à parcourir concernant les conditions de détention dans certains centres ainsi que le système d’accueil des demandeurs d’asile.

Les eurodéputés ont visité plusieurs centres de détention à Athènes et près de la frontière avec la Turquie ; ils avaient également un programme de rencontres avec des ministres du gouvernement grec, des représentants de la police, de Frontex, du Bureau européen d’appui à l’asile, du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que de plusieurs ONGs.

La vice-présidente du Groupe S&D Sylvie Guillaume a déclaré:

« La charge du gouvernement grec est lourde, car il s’agit gérer une forte pression migratoire au milieu d’une crise économique et sociale intense et de fortes mesures d’austérité qui impactent les capacités administratives des services grecs.

« ‘Nous avons constaté que les autorités grecques ont progressé dans le contrôle des frontières avec le soutien de Frontex et de l’Union Européenne. Parallèlement, de nouveaux centres d’accueil pour les migrants irréguliers et les demandeurs d’asile ont été ouverts avec l’aide de l’UE ; d’autres sont en cours de construction. Ces nouveaux centres sont primordiaux car ils doivent permettre de fermer au plus vite ceux où les conditions de dignité et de droits de migrants ne sont pas respectés ».

« Il faut dans le même temps que les réformes administratives aboutissent afin que l’administration grecque puisse faire face aux nombreuses demandes en attente depuis trop longtemps. L’affectation de nouveaux fonctionnaires doit répondre prioritairement aux besoins repérés dans le traitement des demandes d’asile pendantes.

Sylvie Guillaume a souligné aussi l’importance d’une collaboration renforcée avec les ONGs, « pas seulement pour la prise en charge des besoins médicaux mais aussi dans d’autres domaines comme l’accès à de l’interprétariat et à des conseils juridiques. Cette coopération permettrait manifestement de soulager l’administration publique grâce à la coopération avec des professionnels expérimentés ».

L’eurodéputée socialiste Carmen Romero, membre aussi de la délégation d’enquête, a ajouté:

« Les efforts de Frontex doivent accompagner ceux du Bureau Européen d’Appui pour l’Asile (EASO en anglais), et tout reste á faire dans le domaine de l’asile et la protection.

« Tenant compte que les flux plus importants en Grèce arrivent maintenant de l’Afghanistan, le Pakistan et plus récemment de la Syrie, il est fondamental que l’UE décide d’une stratégie pour faire face à ces flux et qu’elle suive de plus près les problèmes que cette situation pose à la société grecque ».

Les deux eurodéputées ont souligné aussi leur préoccupation et celle de leur groupe politique vis-à-vis de la recrudescence des violences racistes et xénophobes, émanant particulièrement des activistes d’un mouvement néo-nazi ; elles demandent à ce que les autorités grecques prennent toutes les mesures nécessaires pour que ces exactions cessent et qu’un rapport d’observation soit rendu public.

« Nous tous en Europe avons une responsabilité de défendre les valeurs des droits de l’homme, la solidarité et le respect de la diversité partout dans l’Union. Nos fréquentes visites montrent notre intérêt aux évolutions de la situation et aux efforts de la société grecque « , ont elles conclu.