Isabelle Thomas, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, je voulais tout d’abord remercier ma collègue Eider Gardiazabal Rubial qui a su, avec patience et détermination, construire une majorité solide au Parlement et faire valoir cette position lors du trilogue. C’est un travail de longue haleine qui porte ses fruits aujourd’hui, et je tiens à l’en féliciter.
Ces rapports constituent des progrès majeurs pour la transparence et le cap à tenir pour l’avenir de l’Union européenne. Ils auront vocation à inspirer les prochaines politiques de l’Union et inspirent déjà les propositions du Parlement pour le prochain cadre financier pluriannuel.
En premier lieu, bien sûr, il y a le combat contre la fraude et l’évasion fiscale. Il est, en effet, inacceptable que l’argent public puisse concourir à des structures d’évasion fiscale et à des planifications fiscales agressives. Elles sont non seulement de profondes injustices, mais elles participent de surcroît à la déstabilisation d’États et constituent des obstacles dans notre lutte contre la criminalité et le terrorisme.
Avec ces rapports, la Banque européenne d’investissement sera préservée de toute relation avec des pays qui ne coopèrent pas avec l’Union en matière fiscale. Les rapports d’aujourd’hui serviront d’exemples dans ce domaine. Ces textes sont également l’occasion de fixer un nouveau cap, un nouvel horizon à la stratégie globale de développement externe de l’Union européenne.
Avec l’accord de Paris, avec les objectifs de développement durable des Nations unies, l’Union européenne et les États membres ont pris des engagements climatiques et de civilisation historiques et majeurs. Nous sommes désormais garants de ces engagements et que ces engagements ne se transforment pas en vœux pieux, en effets d’annonce ou en faux-semblants. Ils doivent rapidement se traduire par des évolutions concrètes et tangibles, comme ont réussi à le faire ces rapports en inscrivant ces engagements parmi les objectifs de la politique externe de l’Union.
Mais nous devons voir plus loin, faire en sorte que ces objectifs soient des boussoles aux politiques européennes et, en premier lieu, au futur cadre financier pluriannuel. Enfin, prenons garde – et ces rapports y parviennent – à ne pas tomber dans un piège, celui d’instrumentaliser la politique de développement au bénéfice d’autres objectifs.
Non, il ne s’agit pas d’une politique de contrôle des frontières, ni de gestion des flux migratoires ou d’accords de réadmission. Non, ce n’est pas un outil de chantage pour financer des régimes corrompus. Au contraire, le développement est une politique de long terme en direction de nos voisins, de nos partenaires. Ces rapports le rappellent clairement et nous devrons en faire une ligne dure pour les programmes du futur cadre financier pluriannuel.