Aujourd’hui, le Parlement européen a exhorté la Commission européenne à présenter une stratégie visant à éradiquer les mutilations génitales féminines. Une fois de plus. Car force est de constater, les années se suivent et se ressemblent.
« 200 millions de femmes et de filles dans le monde sont victimes d’une forme de mutilation génitale. 15 millions d’adolescentes sont menacées d’ici 2030. 180 000 femmes et filles européennes sont menacées chaque année. Ce sujet ne doit pas être tabou. Au contraire, en parler c’est se donner les moyens de lutter contre ce fléau, contre ce qui constitue des actes de torture » insiste Sylvie Guillaume, présidente de la délégation de la gauche sociale et écologique.
Face à cela, l’Union européenne doit considérer un certain nombre d’investissements comme prioritaires :
– l’accès à la santé pour toutes les femmes et jeunes filles, et notamment l’accès sûr et légal à des droits sexuels et reproductifs via le financement de planning familiaux mais aussi par le biais de l’éducation ;
– la mise en place d’une formation spécifique sur cette question pour tous les acteurs de l’asile. Certains États membres ont souvent une interprétation restrictive des motifs de demande d’asile alors que nous devrions tous nous retrouver dans ce combat afin de protéger au mieux les victimes ;
– enfin, et c’est une priorité, nous devons nous assurer que toutes les lois reconnaissent les mutilations féminines génitales comme des violations des droits et de la liberté des femmes et des jeunes filles dans le monde.
« Le droit pénal de tous les États membres protège les femmes et les filles de la mutilation génitale féminine ; on ne peut que s’en féliciter. Malheureusement, trop peu de cas sont portés devant la justice. La sensibilisation autour de ces infractions est donc insuffisante. Il est temps d’y remédier. » explique l’eurodéputée socialiste Sylvie Guillaume.