Gilles Pargneaux (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Monsieur le Ministre, tout d’abord, trois mots clés: urgence, urgence, urgence.
Oui, il y a urgence à permettre un financement important qui soit lié à la migration. C’est vrai qu’à La Valette, les chefs d’État et de gouvernement ont posé les premières bases d’une gestion de la situation migratoire inédite. C’est un montant de 1,8 milliard d’euros qui est prévu pour créer un fonds pour le développement de l’Afrique. Oui, c’est nécessaire, mais c’est bien insuffisant, Monsieur le Commissaire, Monsieur le Ministre.
Il est évident, comme l’a dit récemment le Président de la Commission, M. Juncker, qu’il faudrait aller beaucoup plus loin, à savoir doubler la mise. Seuls, en plus, 78,2 millions d’euros ont été mis sur la table pour l’instant. Une fois de plus, malheureusement, nous avons le sentiment que les paroles l’emportent sur les actes. Or, on connaît pourtant l’enjeu de notre aide dans le développement de l’Afrique. Il faut un plan Marshall pour l’Afrique. Il faut 250 milliards d’euros de travaux pour électrifier l’Afrique. C’est donc un programme en huit à dix ans que nous devons permettre. Ce sont 5 milliards d’euros de subventions publiques par an que nous devons trouver en faveur de l’Afrique.
Le Parlement européen, la Commission européenne, le Conseil européen doivent ainsi se mobiliser, pas seulement pour permettre de lutter contre cette migration, pour permettre le développement de l’Afrique, mais aussi pour lutter contre le terrorisme. Quand on voit Boko Haram au Cameroun il y a encore quelques jours, quand on voit Mokhtar Belmokhtar être l’auteur des assassinats de Bamako il y a quelques jours, voilà donc la nécessité qu’à l’occasion de la COP21, tous autant que nous sommes, nous soyons là pour permettre qu’une résolution prenne en compte ce financement important, ce plan Marshall pour l’Afrique.