Gilles Pargneaux (S&D). – Monsieur le Président, Madame la Commissaire, la situation humanitaire dans le camp de Calais est catastrophique, on l’a dit. La première erreur qui a conduit à cette situation a été le démantèlement, en 2002, du centre de Sangatte géré par la Croix-Rouge. La seconde erreur a été, avouons-le, l’accord du Touquet en 2003. Depuis, nous avons cette situation où le camp s’est développé pour atteindre aujourd’hui 7 000 personnes fuyant la guerre et la misère, avec l’objectif de rejoindre leur famille au Royaume-Uni.
Face à cette situation humanitaire, l’inflexibilité du Royaume-Uni a fait de Calais une impasse pour de nombreux réfugiés. Et, face à ces drames humains, l’Union européenne n’a pas su prendre ses responsabilités. Dans un tel contexte, la France a été livrée à elle-même dans la gestion de ce dossier.
Le président de la République, lors de sa venue à Calais, a cependant présenté un ensemble de mesures de relocalisation des réfugiés du camp de Calais, qui vont dans le bon sens. Il s’est engagé à offrir aux 80 % des 7 000 réfugiés pouvant prétendre à l’asile une mise à l’abri dans des centres d’accueil.
Par conséquent, Madame la Commissaire, il faut que l’Union européenne fasse preuve de solidarité à l’égard de Calais et accompagne cette relocalisation de financements européens, notamment dans le cadre du fonds pour l’asile, la migration et l’intégration. Il s’agit là, je crois, d’une urgence, nous le constatons tous, au regard du débat que nous venons d’avoir. Par rapport à l’ampleur de cette crise des réfugiés en Europe ou encore dans les pays voisins de la Syrie, la situation de Calais n’est pas insurmontable.
Agissons, Madame la Commissaire, Monsieur le Commissaire, pour permettre, avec la France, de donner une réponse humanitaire à cette situation dramatique.