Sylvie GUILLAUME déplore profondément la décision unilatérale de la Libye, intervenue hier, de fermer le bureau du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Pour l’eurodéputée, membre de la commission des Libertés, de la Justice et des Affaires intérieures, « cette décision était malheureusement prévisible, étant donnée l’absence complète de tout système d’asile dans ce pays ; le travail du HCR  était devenu de plus en plus difficile dans ces circonstances. Et son absence va encore plus mettre en péril la situation des milliers de réfugiés et demandeurs d’asile déjà présents sur place ou qui arrivent en Lybie« .

« Cette décision libyenne écarte l’institution internationale de son action de protection et d’assistance aux réfugiés, laisse des milliers de personnes en déshérence, sans solution durable et confirme le caractère peu fréquentable de ce pays. Ceci devrait obliger les institutions européennes et les Etats membres à revoir les dispositifs qui prennent appui sur l’hypothèse que la Libye est une terre d’accueil acceptable. A ce titre, j’invite instamment les autorités européennes à cesser tout renvoi de personnes vers ce pays« , a déclaré Sylvie GUILLAUME.

Cette affaire intervient sur fond de bataille persistante entre Malte et l’Italie dans les obligations qui leur incombent en matière de sauvetage en mer. Ce fut le cas dimanche dernier, pour un bateau transportant une vingtaine de passagers laissés sans secours pendant plus de 24 heures après avoir lancé des appels de détresse alors qu’ils étaient dans la zone de secours maltaise et à quelques dizaines de miles nautiques des côtes italiennes !

« Encore une fois il semblerait que les considérations juridiques aient primé sur les questions de droits humains. Or, outre les obligations qui incombent à chaque Etat et à l’Union européenne via les opérations FRONTEX, il est indispensable de s’assurer du respect sans ambigüité du principe de non-refoulement en vertu duquel on ne peut renvoyer une personne vers un pays où elle risquerait d’être persécutée« , ajoute Sylvie GUILLAUME, rapporteure fictive sur la révision de FRONTEX.

Pour Catherine TRAUTMANN, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, « les politiques française et européenne vis-à-vis de la Libye doivent être revues : depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir, la question des droits de l’Homme est mise de côté au profit de la seule défense des intérêts économiques de la France. De son côté, l’Union européenne entame un 7ème round de négociations sur un accord de partenariat et de coopération : à nos yeux, pour que ces négociations et ces échanges se poursuivent, nous devons exiger comme préalable la réouverture du bureau du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés« .