Le parlement européen a enfin adopté aujourd’hui en première lecture le rapport sur l’étiquetage des produits alimentaires, qui avait été présenté par la Commission européenne en janvier 2008 ! Les nombreux reports n’auront toutefois pas permis de vraiment limiter le nombre d’amendements, signe de l’importance de ce texte pour les consommateurs et pour les industries agroalimentaires.
« Les nombreuses pressions des lobbies ont certes affaibli le rapport sur certains points, comme la clarté de l’étiquetage nutritionnel » a admis Bernadette Vergnaud, qui a été rapporteure de la commission de la Protection des consommateurs sur le dossier lors du précédent mandat. « Néanmoins, cela reste un vote positif sur de nombreux aspects, notamment l’information relative à la provenance des viandes, produits laitiers, fruits et légumes frais dans les produits transformés, ou encore l’information complète sur les allergènes. »
« Nous avons aussi refusé la proposition d’inclure les alcools dans le cadre du règlement: ceux-ci nécessitent un étiquetage spécifique que la Commission devra proposer ultérieurement: quel est l’intérêt de mentionner la quantité de sel ou de graisses dans le vin ? » a poursuivi la députée.
Ce vote, intervenu après deux ans d’intenses campagnes de lobbying n’est pourtant qu’un début: le Conseil doit maintenant s’emparer du dossier, qui reviendra sûrement au Parlement en deuxième lecture. « Le Conseil va devoir s’atteler à harmoniser le texte qui manque de cohérence au vu des nombreux amendements adoptés. Le parlement aura encore l’occasion d’améliorer certains points, comme la lisibilité de l’information nutritionnelle. Les lobbies de l’agroalimentaire ne pourront pas éternellement empêcher les consommateurs de faire des choix judicieux pour leur santé en étant bien informés sur le contenu en sel, graisses et sucres de leurs achats alimentaires » a conclu Bernadette Vergnaud.