Dans l’interview de François Hollande destinée à répondre aux questions que se posent les Français, nous nous félicitons de l’importance accordée par le président de la République aux enjeux européens. Sa volonté de réorientation de la construction européenne reste entière ; elle est ferme et déterminée. Son opposition à l’austérité est sans équivoque. En maintenant son cap politique, François Hollande fait preuve de sérieux et de responsabilité. Il agit pour sortir notre République et l’Europe de la crise.

Il faut en être conscient : la droite avait lourdement handicapé notre pays. Pendant 10 ans, elle a additionné les déficits en menant une politique fiscale en faveur des privilégiés, des spéculateurs et des rentiers, doublant ainsi notre dette. La France avait perdu toute crédibilité européenne dans sa parole.

Avec courage, François Hollande a pris des initiatives pour mettre un terme au déclassement de la France et redonner espoir aux Français. Il s’agit d’une stratégie qui combine à la fois le désendettement, pour ne pas perdre notre souveraineté économique, et des mesures ambitieuses de soutien à l’emploi et à l’investissement.

L’avertissement adressé par François Hollande à ses partenaires européens doit être entendu : l’Europe ne doit pas être une maison de redressement. La droite européenne, en imposant une politique d’austérité, suscite l’exaspération des peuples et la montée de l’extrême-droite.

En France et en Europe, notre ligne politique est constante : « faire des économies, oui ; affaiblir les économies, non ». Budget européen, taxe sur les transactions financières, bonus des banquiers, agences de notation : sur tous ces fronts, nous agissons.

Sur la question des 3% de déficits, nous considérons que les chiffres ne doivent pas être des totems : nous devons collectivement ajuster nos efforts aux réalités de la conjoncture. Nous parvenons à convaincre, puisque la Commission européenne est en train de ré-ajuster le rythme de l’assainissement budgétaire.

Enfin, nous devons tirer les enseignements de la crise chypriote. Dès le Conseil européen extraordinaire de Bruxelles des 18 et 19 octobre 2012, François Hollande avait obtenu un mécanisme unique de surveillance bancaire. Ce mécanisme permet à la Banque centrale européenne de surveiller les 6 000 banques de la zone euro, d’harmoniser les règles entre celles-ci, de mieux contrôler les risques pour l’économie et d’intervenir rapidement sur les établissements fragiles pour prévenir les chocs financiers. C’est une avancée décisive pour la régulation bancaire et pour le soutien à la croissance dans la zone euro. Ce mécanisme de surveillance est la première étape d’une « Union bancaire » qui comprendra une harmonisation du droit des faillites bancaires et la garantie de la protection des épargnants.

La réorientation de l’Europe est lancée. Tous les acteurs doivent s’en saisir pour qu’elle puisse porter ses fruits et rétablir la confiance.