Emmanuel Maurel (S&D). – Monsieur le Président, en matière commerciale, tous les continents, tous les grands pays se protègent et nous, l’Union européenne, donnons l’impression de faire du surplace, de tergiverser, quitte à regarder – un peu comme vous, le représentant du Conseil – les bras ballants, l’industrie européenne s’effondrer.

Mais ce n’est pas de l’impuissance, c’est le choix de l’inaction. Ce n’est pas une affaire de moyens, c’est une affaire de volonté politique. Oui ou non, veut-on que l’Europe se défende? On le veut et on le peut, parce que la réalité – cela a été rappelé par le collègue Bernd Lange –, c’est qu’il y a des propositions très concrètes: on augmente les modalités anti-dumping, on revient sur la règle du droit moindre, on raccourcit les délais de procédure, on élargit la saisine aux PME, aux syndicats qui peuvent directement saisir la Commission, quitte à ce que la Commission, elle-même, s’autosaisisse sur ces questions.

Bref, on peut le faire, on doit le faire et il est temps de le faire! Sinon, comme cela a été rappelé à l’instant, vous prenez la responsabilité de faire en sorte, aux yeux de tous les Européens, que l’Europe donne l’impression de ne pas se défendre.

Ce serait vraiment navrant pour le projet européen que nous soutenons tous.