Edouard Martin (S&D). – Madame la Présidente, l’industrie ferroviaire européenne est leader mondial. Elle représente 46 % du marché et ce sont 400 000 emplois directs en Europe. Mais alors que nous parlons de rail et de matériel roulant, il faut bien le dire, l’heure est venue de tirer le signal d’alarme. Notre position est menacée. Pour s’en convaincre, il suffit de voir à l’œuvre les géants chinois que sont CRRC pour le matériel roulant et CRCC pour les infrastructures ferroviaires. Cette pénétration concerne déjà des lignes européennes comme le Belgrade-Budapest, dont les conditions d’attribution des marchés publics ont été plus qu’opaques.

Le travail de Martina Werner arrive donc à point nommé pour secouer le cocotier et mettre sur la table une série de pistes qui, mises bout à bout, dessinent une véritable politique industrielle sectorielle. Une politique industrielle qui, soit dit en passant, a été pour cette filière comme pour d’autres bien longtemps absente du radar européen, par exemple en matière de recherche et développement, au sujet de l’entreprise commune Shift 2 Rail, de la normalisation, de la politique de concurrence, etc.

Mais ces idées-là, encore faut-il que la Commission s’en saisisse, qu’elle encourage une politique industrielle, qu’elle la défende et qu’elle défende un secteur capital pour notre économie et nos emplois. D’ailleurs, où est la commissaire pour défendre ce secteur capital pour notre économie?