Le 25 octobre dernier, la Délégation socialiste française avait émis des réserves sur l’ouverture de négociations pour un Accord de Libre Echange (ALE) entre l’Union Européenne et le Japon.

Jeudi 29 novembre, le Conseil des ministres en charge du Commerce extérieur de l’Union européenne a adopté un mandat de négociation reprenant les deux conditions posées par le Parlement européen et le gouvernement français : élimination des restrictions d’accès au marché japonais et mise en place d’une clause de sauvegarde sur le secteur automobile.

« Le Japon utilise avec brio les barrières non tarifaires pour protéger son marché. Je félicite Nicole Bricq d’avoir exigé et obtenu un strict parallélisme entre réduction des tarifs douaniers européens et élimination des restrictions d’accès au marché japonais. Si aucune avancée n’est constatée sur les marchés publics, notamment dans le secteur ferroviaire et les transports publics, ou sur la protection des indications géographiques, la Commission devra suspendre les négociations », insiste Henri Weber, membre de la Commission du Commerce international.

Pour Catherine Trautmann, « il est également essentiel d’avoir obtenu la reconnaissance de l’automobile comme secteur sensible : la mise en place d’une clause de sauvegarde opérationnelle permettra d’empêcher une hausse des importations qui porterait préjudice à l’industrie européenne. L’Europe est enfin cohérente avec elle-même : ne pas intégrer cette clause de sauvegarde alors que la Commission européenne a publié le 8 novembre 2012 une communication intitulée « Cars 2020 : pour une industrie automobile européenne forte, compétitive et durable » aurait révélé une contradiction intolérable entre la politique industrielle et la politique commerciale de l’Union ».

« Parce que nous sommes attachés au développement d’une relation forte avec le Japon et à l’approfondissement des partenariats industriels, nous voulions un mandat de négociation clair, protecteur des intérêt des entreprises européennes et françaises et soucieux de son impact sur l’emploi. Nous serons particulièrement vigilants à l’intégralité de  son  respect » concluent les deux eurodéputés.