Bruxelles, le 14 octobre 2004
La députée socialiste française Françoise Castex est montée au créneau ce matin en séance plénière au Parlement européen à Bruxelles afin d’afficher, dans le cadre de la mondialisation marchande, la volonté de l’Union européenne de subordonner les lois du libre marché, d’une part à des objectifs de développement pour les pays les plus pauvres, d’autres part à des objectifs de promotion des droits humains. « Nous exprimons notre ambition de moraliser la mondialisation », a-t-elle dit.
Au moment de redéfinir les priorités et les critères de notre prochain système de préférences généralisées (SPG), il convient de prendre acte que le SPG précédent a présenté des faiblesses initiales qui ont fortement entravé son efficacité. D’où la nécessité de procéder à une évaluation sérieuse du système précédent et de ses effets sur l’objectif de réduction de la pauvreté.
« Il convient sans doute de simplifier le système, ce à quoi s’engage la Commission, par un système unique de concessions additionnelles (SPG+) », a ajouté Françoise Castex, car des avantages certains se sont perdus dans les relations étroites qui lient certains pays exportateurs aux firmes multinationales.
Membre de la commission en charge du commerce international au Parlement européen, elle a indiqué que pour donner au SPG tout son sens et toute son efficacité, il faut deux conditions:
– il faut certes que les pays industrialisés donateurs y soient disposés
– mais il faut encore et surtout que les nations en développement bénéficiaires, tirent avantage d’une telle formule pour réduire leurs inégalités internes et pour améliorer des conditions de vie et de travail des personnes.
Ceci passe, à son sens, par l’incorporation dans les SPG, de critères de conditions de respect des droits des travailleurs, de respect des conventions relatives aux droits humains (dont les droits des femmes et des enfants) autant que de critères de lutte contre la drogue.
« Il faut pour cela porter toute notre attention à ce que la prochaine réglementation indique clairement la nécessité pour les pays bénéficiaires d’avoir à la fois ratifié les conventions internationales relatives aux normes fondamentales du travail et de les appliquer entièrement et effectivement. » Plus concrètement encore, l’UE devra s’efforcer de promouvoir avec une plus grande efficacité les instruments de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en accordant plus de poids aux observations contenues dans les rapports des commissions d’experts sur l’application des conventions, notamment des conventions relatives aux normes fondamentales du travail.