Les députés ont adopté, ce midi, le programme, bien connu des étudiants, Erasmus +. Ce programme réunit les actions européennes pour les mobilités d’éducation et de formation internationale, dont les fameuses bourses, ainsi que des actions nouvelles pour le sport et en direction de la jeunesse. Très bonne nouvelle : son budget est augmenté de 40 % afin de porter le nombre de mobilité à près de 5 millions sur la période 2014-2020, soit le double par rapport à l’exercice précédent. L’Europe fait ainsi le choix de sa jeunesse, de renforcer ses compétences linguistiques, de lui apporter une expérience unique et de participer à la construction européenne. Grâce à la mobilisation des socialistes, l’accent sera mis sur la formation professionnelle et l’apprentissage, démocratisant ainsi les échanges internationaux.

Deux ombres au tableau cependant. Tout d’abord, la mobilité des demandeurs d’emploi ne sera plus financée par ce programme, mais transférée au Fonds social européen. La procédure en sera alourdie et, surtout, l’enveloppe budgétaire de ce fonds est déjà très sollicitée.

Mais le point noir de ce programme est le mécanisme de garantie de prêts pour les étudiants en Master. Les socialistes français s’y sont opposés avec force et ont ainsi obtenu une réduction du budget alloué à cette garantie et la mise en place de garde-fous sociaux. Malgré tout, ce mécanisme a pour vocation de pousser les étudiants à emprunter, encourageant de ce fait l’endettement des jeunes. Il aurait mieux valu utiliser cet argent pour financer davantage de bourses de mobilité. « La jeunesse est notre priorité et l’Union doit la soutenir, et non pas la conduire sur des pistes dangereuses. Je resterai vigilante contre les risques d’une dérive bancaire et de mécanismes spéculatifs dans la pure logique libérale », a prévenu Isabelle Thomas. Celle-ci a également rappelé que les risques de ce mécanisme ne doivent pas dissimuler les vraies avancées portées par Erasmus +.