Les eurodéputés socialistes français souhaitent dénoncer vivement un article calomnieux prétendant commenter leur vote du 14 juin dernier sur une résolution relative à la seconde phase de la période dite de réflexion sur l’avenir institutionnel de l’Union. Originalement publié sur le site du groupe Indépendance et Démocratie du Parlement européen, cet article a été repris par de nombreux sites et blogs de gauche. Le principe de précaution qui devrait guider nos camarades dans l’approche d’informations issues du Mouvement pour la France de M de Villiers n’a vraisemblablement pas été appliqué. C’est dommage.

Les eurodéputés socialistes souhaitent avant tout rétablir la vérité sur leur vote final sur la résolution Leinen. Contrairement aux affirmations de l’article en question, les Socialistes français n’ont pas voté en faveur du texte qui leur était proposé.

Tous les Socialistes français se sont battus aux côtés de leurs homologues néerlandais au sein de leur groupe pour aboutir à une résolution qui tienne compte du message envoyé par les citoyens français et néerlandais au printemps dernier. A cette fin, ils ont rédigé des amendements et cosigné les amendements des Verts et des Libéraux, qui invitaient, entre autres, « le Conseil européen à reconnaître que la Constitution de 2004 ne peut entrer en vigueur sans modification ».

Les Socialistes français ont donc soutenu tous les amendements allant dans le sens d’une ouverture du débat et de la renégociation, à l’exception de celui déposé par le groupe Indépendance et Démocratie. D’une part, la conception de l’Europe qui sous-tend cet amendement, une Europe des nations et de l’intergouvernementalisme, n’est pas la notre : notre objectif demeure celui une Europe fédérale. Ensuite, les Socialistes savent l’existence d’un non pro-européen de gauche.

N’ayant pu, en dépit du soutien de certaines délégations, rallier leur groupe politique à leurs amendements, les délégations socialistes française et néerlandaise se sont abstenues sur le vote final.

Contrairement aux eurodéputés UMP qui ont voté avec le groupe PPE et à l’UDF qui s’obstine à réaffirmer son soutien au traité constitutionnel contre son groupe politique ALDE, les Socialistes français respectent le vote des Français et s’en font les messagers au sein du Parlement européen. Le Parti socialiste s’est d’ailleurs engagé à ne pas représenter un texte qui a été rejeté par une majorité de français à la ratification, qu’elle soit référendaire ou parlementaire.

Enfin, la Délégation socialiste met en doute les efforts affichés par les représentants français du groupe Indépendance et Démocratie pour défendre le vote du 29 mai. La moindre des choses, lorsqu’on dénonce le vote antidémocratique des élus français à Strasbourg, serait d’avoir soi-même dignement représenté les citoyens qui vous ont donné un mandat. Or nous sommes au regret de leurs apprendre que « le 14 juin vers midi, dans la torpeur générale de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg » MM de Villiers, Louis et Coûteaux étaient absents.

Pervenche BERÈS                                                      Bernard POIGNANT                                 Présidente de la Commission                                        Président de la Délégation                            Affaires Economiques et Monétaires                     Socialiste Française                               Bruxelles, le 28 juin 2006