C’est avec une immense tristesse que les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique viennent d’apprendre le décès de Jean-Claude Fruteau, eurodéputé de 1999 à 2007.

Nous adressons nos condoléances à sa famille, ses proches, ses camarades, ainsi qu’à l’ensemble des Réunionnais. Sa générosité, son Humanité, sa sagesse et son regard chaleureux manqueront à tous ceux qui l’ont connu.

Jean-Claude Fruteau était un eurodéputé passionnément engagé, notamment au sein de la commission en charge de l’agriculture et du développement rural.

De son travail parlementaire, nous retiendrons avant tout son action pour une réforme de l’OCM vitivinicole ambitieuse et juste, à rebours de la proposition de la Commission Barroso, non seulement libérale, mais particulièrement brutale. Face à la concurrence croissante des vins produits à l’extérieur de l’Union européenne, à la baisse de la consommation européenne de vin, au risque de surproduction et de « guerre du vin » entre producteurs européens, il a mené la fronde contre des idées de la Commission européenne, comme celle d’importer et de vinifier des moûts extérieurs à l’Union européenne ou d’effectuer des coupages des vins européens avec les vins de pays tiers. Nous lui devons la mise en place d’un véritable plan de restructuration de l’ensemble de la filière qui a permis d’offrir de nouvelles perspectives à la viticulture. Si le vin n’est pas devenu un produit comme le Coca-Cola, c’est notamment grâce à son action.

De lui, nous retiendrons aussi son travail sur l’OCM sucre. Déjà à l’époque, il plaidait pour une régulation du marché via un régime d’intervention afin de garantir la stabilité du marché. Engagé pour les régions les plus fragiles, il avait plaidé pour davantage de solidarité européenne afin d’aider les agriculteurs qui subiraient une perte de revenus. Il défendait ainsi la mise en place d’aides à la restructuration pour les planteurs afin de leur permettre un changement de types de production et l’introduction de mesures pour le développement de débouchés alternatifs.

Bien sûr, il avait à cœur de soutenir la place des territoires d’outre-mer en Europe. C’est notamment pour cette raison qu’il s’était investi sur la réforme du régime d’aides des producteurs européens de bananes, secteur qui joue un rôle économique et social fondamental. Face à l’écart colossal entre les normes des pays européens et celles des pays d’Amérique centrale et latine, il a toujours défendu des aides afin de limiter les distorsions de concurrence du fait de régulations différentes, promouvant un mieux-disant social et environnemental européen dans nos échanges commerciaux. En cela, Jean-Claude Fruteau était, là encore, un précurseur.