Alors que le Conseil européen des 16 et 17 décembre doit entamer une procédure de révision des traités pour pérenniser le mécanisme de soutien à l’euro, la délégation socialiste française au Parlement européen lance un appel pour des propositions ambitieuses, soucieuses de l’impact sur l’emploi et la cohésion sociale  et démocratiques.

« Si révision des traités il doit y avoir, alors il faut aborder les deux dysfonctionnements majeurs de la zone euro révélés par la crise : un budget européen insuffisant et une gouvernance lacunaire. Pour répondre à ces deux chantiers, l’Union doit d’une part se doter d’eurobonds pour financer des projets d’infrastructures européennes ainsi que d’une agence européenne de la dette permettant de mutualiser une partie de l’émission de dette souveraine des Etats membres de l’euro. Elle doit ensuite clarifier la répartition des responsabilités en nommant un M/Mme Euro, qui serait vice-président de la Commission, présiderait les réunions de l’Eurogroupe et de l’Ecofin, et représenterait la zone euro dans les institutions financières internationales.

Un simple amendement technique sur le mécanisme de stabilité n’apportera des réponses satisfaisantes ni aux marchés, ni aux citoyens européens qui ont besoin d’un euro porteur de croissance et d’emploi et non pas de rigueur et de casse sociale », souligne Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales.

Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, « la reprise économique a été un feu de paille : par la frilosité, le repli et l’immobilisme des chefs d’Etats et de Gouvernements, c’est la relance économique et les perspectives des européens qui se voient sacrifiées ! L’Europe se doit face à cette crise d’être ambitieuse pour convaincre les européens du rôle qu’elle a à jouer. C’est pourquoi nous estimons qu’une telle révision des traités devrait prendre la forme d’une convention, afin que les représentants des citoyens européens y soient pleinement associés et puissent faire entendre une autre voix que celle du donnant-donnant intergouvernemental, de la crainte d’un éventuel veto de certaines cours constitutionnelles et de la réponse aux demandes des marchés« .

La tenue d’un débat en plénière du Parlement européen à l’initiative du groupe socialiste et démocrate sur l’impact social des mesures proposées par le Conseil et la Commission en matière de gouvernance économique montre à quel point il est fondamental d’élargir ce débat à toutes les parties prenantes pour éviter que les ministres des finances soient les seuls arbitres de notre modèle social.