Le 24 mai dernier, Le Monde et treize médias internationaux révélaient les « Xinjiang Police Files ». Ces fichiers, documents et discours internes du parti, hackés depuis les serveurs de la police du Xinjiang nous font pénétrer au cœur de la machine oppressive chinoise qui s’abat sur le peuple Ouïghour, et démontrent la responsabilité directe du gouvernement central et de Xi Jinping.

Le Parlement européen a adopté aujourd’hui à une vaste majorité une résolution d’urgence à ce sujet. Et établit la nature exacte des faits, nomme enfin le mal – crime contre l’humanité et risque sérieux de génocide – et exige des sanctions immédiates contre les officiels identifiés dans les Xinjiang Police Files : Chen Quanguo, Zhao Kezhi, Guo Shengkun et Hu Lianhe.

« Le huis clos autour de la déportation et de l’incarcération de masse des Ouïghours est une nouvelle fois brisé ! Les actes des bourreaux et le visage des victimes sont dévoilés. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas et le Parlement dénonce un crime contre l’humanité et un risque sérieux de génocide » alerte Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique.

« Dès lors que le risque de génocide est avéré, l’Union européenne et les États membres doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour y mettre fin, conformément à la convention des Nations unies sur les génocides. Ils n’ont pas le droit de regarder ailleurs, de faire comme si de rien n’était et poursuivre le business as usual avec la Chine » martèle l’eurodéputé.

La résolution demande également une meilleure prévention des interférences Chinoises en Europe, la libération immédiate d’Ilham Tohti, le libre accès au Xinjiang pour des investigations et la suspension des traités d’extradition avec la Chine pour protéger les dissidents réfugiés en Europe.

« Après l’échec de la visite de la Haute Commissaire aux Droits de l’Homme des Nations-Unies Michelle Bachelet, l’Union européenne doit agir et imposer un coût au régime : l’import ban sur les produits du travail forcé et une législation ambitieuse sur le devoir de vigilance doivent être adoptés rapidement » concluent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.