Emma Rafowicz, Membre de la Commission des Droits des Femmes

Murielle Laurent, Membre de la Commission du Développement

Christophe Clergeau, Membre de la Commission de la Santé Publique, Vice-Président de la Délégation à l’Assemblée paritaire OEACP-UE

 

La délégation française du groupe S&D au Parlement européen se joint aux dénonciations d’une aberration sanitaire, sociale et écologique : la destruction en France de millions de contraceptifs financés par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).

Alors que près de 10 millions de dollars de pilules, implants et stérilets – utilisables jusqu’en 2031 – sont actuellement incinérés sur notre sol, des millions de femmes dans les pays du Sud subissent des pénuries dramatiques de contraceptifs. Ce sont plus de 218 millions de femmes qui n’ont aujourd’hui pas accès à la contraception.

Ce gâchis est le fruit d’une décision purement idéologique de l’administration Trump, qui préfère détruire ces stocks plutôt que de les céder aux ONG prêtes à les distribuer immédiatement.

Cette situation est inacceptable. Elle représente :

– Un désastre humain : davantage de grossesses non désirées, d’avortements non médicalisés, d’enfants abandonnés, de jeunes filles contraintes de quitter l’école.

– Une aberration écologique et économique : l’incinération coûte plus cher que la redistribution et génère des tonnes de CO₂ inutiles.

– Une atteinte aux droits fondamentaux : elle piétine les droits sexuels et reproductifs inscrits dans la Constitution française et le droit européen

C’est pourquoi nous avons, avec de nombreux autres collègues des groupes progressistes au Parlement européen, enjoint la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à se saisir de ce dossier.

Nous exigeons :

– Une initiative diplomatique urgente pour suspendre cette destruction et trouver une solution de redistribution.

– Une évaluation juridique et réglementaire de la conformité de cette opération avec les engagements européens en matière de développement durable et d’égalité de genre.

– Un soutien clair de l’UE aux organisations humanitaires prêtes à assurer la livraison des contraceptifs aux bénéficiaires.

La France ne peut devenir l’exécutrice d’une politique rétrograde venue d’outre-Atlantique.

L’Europe ne peut cautionner ce scandale. Elle doit agir immédiatement pour que ces contraceptifs parviennent là où ils sont attendus : dans les dispensaires, auprès des femmes qui en ont besoin. Nous continuerons à nous battre pour garantir un accès universel à la santé sexuelle et reproductive, et pour empêcher que l’international réactionnaire ne prive les femmes de leurs droits.