L’Accord de libre-échange avec la Corée du Sud est le premier accord commercial examiné après l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne : or, ce dernier renforce considérablement les pouvoirs du Parlement européen, qui doit dorénavant ratifier tous les accords commerciaux internationaux.

Avant l’examen du texte de l’accord de libre-échange, le Parlement européen négocie actuellement les mécanismes de sauvegarde : ces mécanismes sont essentiels, car ils permettent d’intervenir dans le cas où l’accord perturberait gravement un secteur économique dans un ou plusieurs Etats membres. Cet accord et ces mécanismes de sauvegarde serviront de modèles pour les futurs accords bilatéraux ou régionaux : ces discussions n’en sont donc que plus importantes.

« Bien évaluer les conséquences pour l’Union d’un tel accord, mais aussi l’efficacité des sauvegardes qui seront mises en place, c’est primordial« , insiste Kader Arif, porte-parole S&D sur les questions de commerce international ; « c’est ce qu’attendent de nous les secteurs industriels et leurs salariés qui risquent de pâtir d’un accord ou de mesures de sauvegardes bâclés. Parce que les clauses de sauvegarde doivent agir comme protection en cas de fragilisation de nos industries, il est crucial qu’elles soient effectives avant l’entrée en vigueur de l’accord lui-même, et efficaces – tant dans la capacité à en faire usage que dans la crédibilité des sanctions imposées« , détaille l’eurodéputé.

Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française, « il en va également du respect des nouveaux pouvoirs du Parlement : l’éventuelle mise en application provisoire de l’accord, proposée par la Commission, n’est pas acceptable. Nous demandons à la Commission et au Conseil de respecter le temps parlementaire et les travaux de ses membres, sur une question d’une telle importance, en particulier dans cette période de crise. Le secteur automobile par exemple pourrait être particulièrement menacé par un tel accord si nous ne sommes pas vigilants« .