La décision de la Commission européenne d’autoriser la commercialisation de  nouveaux OGM est un véritable coup de force alors que les citoyens et consommateurs européens sont de plus en plus nombreux à demander que le principe de précaution l’emporte sur les intérêts des grands groupes agroalimentaires. Cette fois, l’autorisation concerne notamment la culture et la commercialisation de plusieurs variétés de maïs, ainsi que d’une pomme de terre, baptisée « Amflora », mise au point par la firme allemande BASF. Le tubercule est destiné à l’usage industriel pour la production de l’amidon dans la fabrication du textile, du béton, du papier glacé, mais il sera également utilisé pour l’alimentation animale
 
Pourtant, Gilles Pargneaux, membre de la commission environnement, santé et sécurité alimentaire, rappelle que six pays européens ont déjà interdit la culture du maïs Mon 810, et onze états demandent à pouvoir interdire toute culture d’OGM sur leur territoire. Il estime que, par sa décision, le Président Barroso confirme sa volonté d’ouvrir largement l’agriculture européenne à la culture des OGM et cède une nouvelle fois à des intérêts commerciaux. 
 
Le gouvernement français doit réagir avec fermeté. À titre préventif, Gilles Pargneaux et le Parti socialiste demandent que le moratoire français sur le Mon 810 soit étendu aux nouveaux OGM dont la commercialisation a été autorisée par la Commission. La pomme de terre Amflora peut se retrouver dans notre alimentation, en mangeant des animaux nourris avec cette tubercule. Selon Gilles Pargneaux, il s’agit d’un grave risque qui ne peut être pris, d’autant que nous savons que l’une des particularités de cet OGM est d’être résistante aux antibiotiques. En l’absence d’études indépendantes et de l’instauration d’un débat contradictoire sur la question, c’est, plus que jamais, le principe de précaution qui doit primer.