Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, je me réjouis que notre Parlement ait fait preuve de réactivité sur la situation des sites industriels de Caterpillar à Gosselies et d’Alstom à Belfort. Avec ce débat, nous montrons qu’il ne s’agit pas d’un débat franco-belge, mais bien d’un enjeu européen, celui de la mise en place d’une réelle politique industrielle européenne.
Il y a deux mois, dans cette même Assemblée, nous avions adopté une résolution pour demander à la Commission de soutenir davantage l’industrie ferroviaire européenne et d’utiliser tout le potentiel des fonds européens et du plan Juncker pour soutenir les commandes publiques. Il y a cinq mois, nous votions les techniques du quatrième paquet ferroviaire, fortement encouragés par les industriels du secteur, dont Alstom, car il permettait une harmonisation des règles et des produits au sein de l’Union.
Les votes du Parlement européen doivent être entendus par les citoyens, les institutions et aussi par les entreprises. Nous avons un énorme défi à relever, celui de la protection de notre industrie face à une concurrence internationale toujours plus dure et parfois déloyale. La Commission doit fixer les règles et limiter l’entrée sur notre marché des groupes étrangers qui bénéficient de subventions massives et mettent à mal notre industrie.
Mais ce débat reflète aussi l’échec d’une politique budgétaire qui bride les investissements publics. Il faut plus de flexibilité si l’on veut être en mesure de soutenir notre industrie, c’est un enjeu fondamental.
Enfin, ce débat, au fond, c’est aussi et avant tout celui de la défense des femmes, des hommes et des familles entières qui se retrouvent directement touchés. Et si les gouvernements peuvent agir et agissent, les dirigeants industriels doivent aussi prendre leurs responsabilités afin de tenir compte du facteur humain plutôt que de privilégier toujours la logique de la rentabilité.