Le Parlement européen a voté aujourd’hui jeudi 1er décembre le budget pour l’année 2012. Le Conseil et le Parlement européen, à l’issue de débats marqués par la crise économique et financière, étaient parvenus à un accord le 19 novembre dernier.

 

« Ce budget 2012 est finalement le budget du Conseil, auquel le Parlement européen a ajouté un petit « supplément d’âme », grâce à quelques priorités obtenues… mais en crédits d’engagement seulement. Il n’en va pas de même pour les crédits de paiement[1] : sur le papier, nous avons obtenu de sauvegarder nos priorités, et nos programmes-clés sont préservés[2]. Mais l’hypocrisie du Conseil réside dans sa réticence à débloquer de « l’argent frais » pour les paiements, ce qui pose la question de la pérennité, sur le terrain, des programmes concernés », explique Estelle Grelier, membre de la commission du budget.

« Nous ne sommes pas dupes de la manœuvre du Conseil : les Etats membres cherchent par dessus tout à imposer l’austérité, sans accepter l’affichage des conséquences de ce choix sur les politiques concrètes menées par l’Union européenne. Pour rappel, les paiements pour le Fonds Social Européen prendront du retard cette année, ce qui fragilisera les trésoreries des porteurs de projet concernés », ajoute l’eurodéputée.

« Face la crise et la récession que vivent les Européens, alors que les Etats ont des difficultés à se financer et multiplient les politiques d’austérité, nous avons besoin a minima d’un budget européen à la hauteur, capable de mener des politiques de relance. Il en va de l’emploi et de la croissance en Europe. Les discussions avec le Conseil sur le budget 2012 laissent craindre une bataille difficile pour le futur cadre financier pluriannuel, qui conditionnera la réalité de l’Europe sur le territoire de 2014 à 2020 », insiste Estelle Grelier.

« Plus que jamais, nous devons doter l’Union européenne de ressources propres, comme une taxe sur les transactions financières. En plus de faire contribuer les responsables de la crise à la solidarité européenne, le poids des contributions nationales dans les recettes communautaires se verrait ainsi réduit : nous ne serions plus soumis au chantage du Conseil sur les décisions budgétaires », conclut Catherine Trautmann au nom de l’ensemble de la délégation socialiste.



[1] Un crédit d’engagement est une autorisation de dépense qui doit être financé dans les crédits de paiement. Or, ces deux montants diffèrent fortement pour l’année 2012.

[2] Erasmus, Lifelong Learning, CIP, EURES, 7ème PCRD, ITER, instrument de stabilité, coopération avec l’Amérique Latine et l’Asie, observation électorale, aide à la Palestine