Alexis Tsipras vient de prendre des mesures de justice sociale : rétablissement d’un 13ème versement annuel pour les plus basses retraites et report d’une hausse de la TVA sur les îles de l’est égéen frappées de plein fouet par l’arrivée massive de réfugiés. Ces mesures, légitimes au regard des efforts supportés par le peuple grec, ont un coût pour le budget de l’Etat relativement faible : 617 millions d’euros.
C’est encore trop pour le faucon Schäuble, qui a obtenu de pulvériser le maigre accord sur l’allégement de la dette grecque obtenu le 5 décembre dernier.
Trop c’est trop, nous disons « Basta à M. Schäuble. Faites preuve d’un minimum de sens politique, et d’humanité, tout simplement. ».
Nous avons le devoir de récompenser les réformes politiques courageuses menées par Alexis Tsipras. La Grèce renoue avec la croissance depuis deux trimestres, il est légitime qu’un chef de Gouvernement redistribue là où il y a urgence sociale. L’Union européenne doit envoyer un signal social positif. Ne laissons pas la Grèce s’épuiser et le peuple grec sans espoir. Ils ont consenti beaucoup de sacrifices pour réparer les dommages causés ces dix dernières années, comme aucun autre peuple européen : les salaires, pensions et retraites ont baissé de 38% entre 2009 et 2014. Jusque récemment, la pauvreté infantile a progressé, tout comme le nombre de suicides, alors même que le secteur de l’éducation et de la santé a été désintégré.
C’est à notre tour d’aider la Grèce, et d’abord l’Allemagne, pays qui doit investir ses excédents dans la croissance européenne.
Par ailleurs, les eurodéputés socialistes et radicaux ont été choqués que le Président de la Commission européenne indique que la Charte des droits fondamentaux n’avait pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne le programme d’ajustement économique de la Grèce. Pour nous, il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures, et si on veut que la Grèce soit exemplaire dans le respect de la règle budgétaire, il faut lui donner les moyens d’être exemplaire dans le respect de la démocratie sociale pour retrouver un climat de confiance propice aux investissements.