La commission parlementaire en charge du marché intérieur a organisé aujourd’hui, en lien avec la commission spéciale sur les ingérences étrangères, une audition de Mme Frances Haugen.
« Cette dernière est à l’origine de révélations sur le fonctionnement de Facebook, et confirme ce que nous craignions : Facebook préfère le profit à l’intérêt général. Facebook sait par exemple que son application Instagram peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé mentale des plus jeunes et ne fait rien pour les contrer » explique Sylvie Guillaume, présidente socialiste de la délégation de la gauche sociale et écologique et membre de la commission en charge du marché intérieur.
« Grace à ces révélations, nous avons désormais également confirmation que le réseau social préfère mettre en avant, avec ses algorithmes, des contenus haineux et clivant, qui poussent les internautes à rester sur le réseau social, ce qui in fine aboutit à davantage de profits via la publicité », poursuit l’eurodéputée socialiste.
« L’enjeu de cette audition et de ses suites est crucial » explique Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique président de la commission spéciale en charge des ingérences étrangères. « Nous savons que ces outils favorisent la polarisation de nos sociétés et peuvent perturber les élections, et donc affaiblir nos démocraties, raison pour laquelle les réseaux sociaux sont un terrain de jeu extraordinaire pour les puissances étrangères hostiles qui cherchent à nous déstabiliser » ajoute l’eurodéputé.
« Alors que les plateformes en ligne sont devenues des lieux incontournables du débat démocratique, leur modèle économique reste fondé sur la publicité et la recherche de l’attention. Cela biaise la vie démocratique. Il est urgent d’imposer une plus grande transparence des algorithmes » insiste Raphaël Glucksmann.
« Les législations actuellement proposées par la Commission européenne, comme le Code de pratique sur la désinformation, le Digital Services Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA), doivent être améliorées pour contrer ces pratiques » insistent les deux eurodéputés.
« Il est temps que les plateformes assument leurs responsabilités » ajoutent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique. « Ce débat est aussi l’occasion de rappeler aux États qu’ils doivent être irréprochables : le scandale Pegasus est venu démontrer que ce n’était pas toujours le cas. Les droits fondamentaux, plus menacés que jamais, doivent être défendus avec force » concluent les membres de la délégation.