Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Président de la République, vous vous exprimez comme un Européen convaincu, un Européen en réalité augmentée, et cela a suffi à certains de mes collègues. Toutefois, à deux occasions au moins, vous n’avez conservé que le côté virtuel de ces références européennes.

En février 2018, le gouvernement français a fait voter un texte sur la bonne application du régime d’asile commun, mais son titre est trompeur et l’intention était bien d’utiliser le paravent européen pour justifier des dispositions particulièrement critiquables, comme la rétention de toute personne concernée par le règlement de Dublin, y compris les enfants. C’est la même chose cette semaine avec la loi sur l’asile et la migration qui, pour la résumer, déstabilise ou détruit ce qui ne pose pas de problème et ne règle pas ce qui en pose. La question des délais, on y reviendra peut-être, n’est pas le problème, en tout cas pas comme vous le pensez.

Pendant ce temps, la réforme du règlement de Dublin est en danger parce que des États membres bloquent les négociations et la France est à ce sujet particulièrement rigide.

Ce n’est pas ce que j’appelle une orientation européenne et je le regrette vivement.