Strasbourg, le 22 avril 2008

Rapport Adamou / Don et transplantation d’organes

Tous les Etats membres, comme la France, connaissent une pénurie d’organes. Cette pénurie conduit certains patients à subir une intervention à l’étranger où la disponibilité des organes dépend des moyens financiers des patients. Cette demande induit un trafic d’organes et une criminalité en forte progression jusqu’aux frontières de l’UE.

Le rapport Adamou sur les actions politiques de l’UE en matière de don et de transplantation d’organes souligne la nécessité de sensibiliser le public pour pallier la pénurie et ainsi le trafic d’organes, d’améliorer l’efficacité et l’accessibilité des systèmes de transplantation ainsi que la qualité et la sécurité des dons d’organes.

Les socialistes français au Parlement européen ont soutenu ce rapport qui souligne entre autres la nécessité que le prélèvement d’organe et la transplantation s’opèrent dans de strictes conditions de sécurité et de qualité.

Ils rappellent quelques principes qui doivent guider tout don d’une partie ou d’un élément du corps humain : anonymat, volontariat et gratuité.

Ce dernier point renvoie – en plus de la pénurie elle-même – à une des causes du trafic d’organes. « Si la commercialisation n’est pas possible, le trafic sera plus difficile« , a déclaré lors du débat en séance plénière à Strasbourg Anne Ferreira, députée européenne socialiste, membre de la commission de l’environnement et de la santé, chargée du suivi de ce rapport.

« Il est urgent que l’Union européenne adopte un plan d’action pour lutter contre le trafic d’organes qui est une insupportable atteinte aux droits de la personne humaine », a ajouté Martine Roure, vice-présidente du Parlement et membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures en charge d’un avis se concentrant sur la question du trafic d’organes.

Et à Anne Ferreira de souligner comme moyen de résorber la pénurie d’organes, la sensibilisation du public : « Il faut non seulement mener de véritables campagnes de mobilisation, mais aussi davantage sensibiliser les donneurs potentiels, en s’inspirant de ce qui a été décidé dans le cadre du don du sang. »

Les socialistes français ont marqué leur scepticisme face à d’autres solutions proposées pour lutter contre la pénurie : les « donneurs marginaux » (par exemple des personnes malades, des personnes âgées) et les donneurs vivants. Ils ont rappelé que ce type de don doit rester secondaire face au don par des personnes décédées. Il doit être strictement encadré.

« Ces deux points soulignent le rôle et la place essentielle que doivent occuper les professionnels de santé, notamment les médecins et les chirurgiens« , a ajouté Anne Ferreira.

« Nous souhaitons que tout don d’organe par un donneur vivant non apparenté soit encadré par une loi nationale et autorisé par une instance indépendante afin d’empêcher toute forme de vente contrainte d’organes », a complété Martine Roure.

La question du don et de la transplantation d’organes est certes complexe mais elle renvoie aux questions éthiques (libre arbitre des personnes) et est emblématique du système de santé que nous désirons et des principes sur lesquels il doit fonctionner, notamment ceux de l’altruisme et de la solidarité.